Il y a plus de 2000 ans, la région où nous vivons était couverte de forêts. Au sein de quelques clairières vivaient les nerviens au nord, les bellovaques au sud, les rémois à l’est, et les amienois au centre. Nos ancêtres lointains devaient être probablement une branche de la tribu des amiénois.
Puis vint l’invasion et l’occupation romaine. Cette dernière a une importance sur l’origine de VIGNACOURT.
Le nom de VIGNACOURT apparaît pour la première fois en 879, date à laquelle le chef des Normands, GUARAMOND, y fut enterré.
Pour certains, le nom primitif de VIGNACOURT viendrait de VINARDICURIA (nom que l’on trouve en 1100) ou VINARDICURT (1150) qui proviendrait d’un général romain appelé VINARD, lequel à la tête de ses cohortes, occupait le pays.
D’autres, tirent la signification de VIGNACOURT du latin VINICURIA ou VINEARUM CURTIS : pays des vignes.On trouve cette dénomination en 1212 et en 1300 sur plusieurs documents d’époque, ainsi que plus de quatorze manières d’orthographier VIGNACOURT.
Durant les croisades, deux seigneurs de VIGNACOURT se distinguent et trouvent la mort (Simon de WIGNACOURT à ST-JEAN-D’ACRE en 1191, et RACETde WIGNACOURT à MANSOURAT en 1250).
Ce fut RENAUD D’AMIENS, qui en 1209 octroya à VIGNACOURT une Chartre de Commune et l’établissement d’un échevinage (un document de 1234 l’atteste).
La seigneurie de VIGNACOURT passa des mains des châtelains des familles d’AMIENS, de VARENNES, de RAYNEVAL, dans celles des VIDAMES, à partir du Baron d’AILLY, pour se terminer vers 1790, dans les mains du Chevalier François de SELLE.
Comme la paroisse de VIGNACOURT était la plus importante de la région en 1300, l’Evêque d’AMIENS la désigna comme chef-lieu de doyenneté et plaça dans ses attributions plus de trente paroisses : 5 prieurés, 1 abbaye et 7 chapelles. Le Chapitre de ST FIRMIN le martyr ( nom de la paroisse ) était alors composé de douze chanoines.
Plusieurs fois au cours des siècles, VIGNACOURT eut à souffrir et fut détruit par faits de guerre.
Le 23 février 1470, le Duc de Bourgogne vint camper à VIGNACOURT et à son départ, l’armée bourguignonne ne laissa que ruines et malheurs.
Henri IV séjourna quelques temps à VIGNACOURT et de là se rendit à AMIENS qu’il reprit aux espagnols, ceux-ci se portèrent sur VIGNACOURT et se vengèrent de la perte d’AMIENS. Ils pillèrent et brûlèrent entièrement la pays.
En 1636, pendant le siège de CORBIE, des hongrois, des polonais et des croates attaquèrent FLESSELLES le 22 septembre, qu’ils ne purent prendre.Ils se jetèrent alors, le 23, sur VIGNACOURT et mirent le feu.
On assignait à VIGNACOURT une superficie de 2850 hectares. La population qui, au 17esiècle était de 2160 habitants, s’est élevée jusqu’à 3800 en 1836. Elle est actuellement aux environs de 2200.
Le territoire est composé en partie de couches argileuses et gréseuses, ce qui a permis un commerce très important de pannes et de tuiles, jusqu’à la révolution.
Le plan, dressé en 1836, partage le territoire en six sections et dans la sixième on retrouve les lieux dits : Dessus des Vignes – Les Vignes – Sous les Vignes.
L’église, édifice important de la commune, fut à l’origine, une chapelle fondée vers l’an 1000 par les moines de CORBIE. AU XIIIe siècle une nouvelle église fut construite, incendiée en 1597, reconstruite, puis incendiée de nouveau en 1636. Rebâtie une nouvelle fois, elle vit son clocher s’effondrer en 1816. L’édifice actuel date de 1872. L’inauguration eut lieu le 1erjuillet 1877. A cette époque, il fut appelé « la petite cathédrale ».
VIGNACOURT revendique la gloire d’avoir donné le jour à Pierre LHERMITE (d’après la Gazette de France de janvier 1823).